Les enjeux data et CRM dans le secteur de l’automobile (interview de Rémi Rivière)
Le secteur de l’automobile est un secteur complexe et mouvementé, notamment depuis le Covid, les pénuries ainsi que l’évolution des attentes des consommateurs lié au changement de paradigme que nous vivons.
Les enjeux data et de relation client sont donc de taille. Nous aborderons donc cet article sous deux points de vues :
- Les enjeux et la prise de connaissance du secteur avec une interview de Rémi Rivière, Consultant en transformation Digitale avec 22 ans d’expérience dans le secteur de l’automobile.
- Les apports d’une CDP pour le secteur de l’automobile basés sur l’expertise de Marketing 1BY1

« Le moins que l’on puisse dire, c’est que le marché automobile est particulièrement mouvementé ces temps-ci !
Il y a plusieurs faits marquants :
- 2020 a été l’année de la pandémie –le marché mondial a reculé de 14%, et près de 25% en Europe, et les constructeurs ont annoncé des pertes historiques-
- 2021 a été celui du début de la reprise (+11% dans le monde, +15% en Europe), avec d’excellents résultats financiers, dus principalement à des mesures d’économie drastiques, une hausse des prix, et le retrait du catalogue des modèles les moins rentables.
- Parallèlement, le marché a entamé sa transition vers l’électrification (hybrides et 100% électriques), où la part mondiale de ces véhicules atteint 4.5% en 2021, soit plus du double de celle de 2019.
Le phénomène va encore s’accentuer : quasiment tous les groupes automobiles ont annoncé avoir une gamme 100% électrifiée –voire électrique- en Europe avant la fin de la décennie.
Sur le court terme 2022-2023, les conséquences des pénuries de semi-conducteurs liées à la reprise, de la hausse du prix de l’énergie, et de la guerre en Ukraine, vont sans doute mettre un coup de frein brutal à la récupération du marché (i.e. -13% en France en février 2022).
Il faudra observer le marché chinois : en 2020, la Chine, c’était 25% du marché mondial, et près de 45% du marché du véhicule électrifié. D’ailleurs, l’arrivée en Europe des marques chinoises comme MG, AIWAYS, BYD, avec de nouveaux produits, mais aussi de nouveaux modèles économiques, illustrent le changement de paradigme en cours.
La compréhension et la bonne exploitation des données macro-économiques seront clés pour traverser au mieux 2022 pour tous les acteurs de l’automobile : constructeurs, financement, après-vente, occasion, matières premières et combustibles… »
« Le contexte actuel est particulièrement délicat pour les constructeurs automobiles : ils doivent à la fois gérer les urgences dans un marché très perturbé, avec comme priorité un cash flow positif, nécessaire en période de crise, mais aussi préparer l’avenir avec la croissance rapide des ventes de véhicules électriques.
Dès lors, les opportunités dans la data se situent sur deux axes. D’une part, il s’agit de la capacité de mesurer à haute fréquence les données purement opérationnelles (conversions, transactions, CA quotidien…) et d’activer quasiment au jour-le-jour les leviers permettant d’agir sur ces KPIs.
D’autre part, il faudra aussi gérer le long terme de façon à ne pas se laisser distancer par la concurrence : les parts de voix digitales perdues sur le véhicule électrique aujourd’hui seront difficiles à rattraper demain et se traduiront en dizaine de milliers de ventes.
Tout l’exercice dans la data consiste aujourd’hui à trouver le bon équilibre sur les efforts à répartir sur ces deux approches.
Au final, il s’agira de sauver la performance à court terme sans sacrifier les opportunités futures -qui commencent juste à se dessiner-, et cela avec des ressources dimensionnées pour traiter pleinement qu’un seul thème à la fois. »